Section « Visa de mobilité jeunesse » complétée!

Après avoir dû reviser certaines des informations relatives à l’enregistrement des données biométriques et des coûts de la demande de visa, les instructions concernant l’obtention d’un visa de mobilité jeunesse pour le Royaume-Uni est maintenant complétée!

Certaines révisions additionnelles auront possiblement lieu, et je vous invite à m’indiquer erreurs et coquilles si vous les remarquez.

La section « Financement » est présentement en progrès, contenant de l’information sur le budget à prévoir pour le déplacement et à l’étranger ainsi que les différents organismes susceptibles de soutenir le projet monétairement.

Si tout se passe bien, j’espère avoir complété toute l’information nécessaire et de transférer l’information en document PDF téléchargeable d’ici la fin de l’été.

En attendant, bonne Fête Nationale!

L’aventure s’est terminée

Trois semaines depuis mon retour le 23 avril dernier. Un voyage un peu mouvementé et dont la conclusion (l’arrivée de mes bagages) ne se présenta que le lendemain au soir. Quoi qu’il en soit, je suis revenue au Québec en un morceau.

Parler français en continu m’est revenu très facilement, malgré que je cherche encore mes mots parfois. Être assise à droite du conducteur, par contre, est encore étrange. Je m’ennuie des autobus à deux étages et des rues piétonnières de Gloucester. Mes amies et mon travail me manquent. Je me disais, quelques jours seulement après mon retour, que je traiterais bien un fonds ou deux des Women’s Institutes dans mon temps libre. Mauvais côté de l’Atlantique.

Ma dernière évaluation aura lieu ce vendredi, sous la forme de la présentation de mon projet de fin d’études aux enseignants et étudiants du département des techniques de la documentation du Cégep de Trois-Rivières. Ces présentations doivent durer 10 minutes. Je serais probablement capable de toutes les passer à expliquer le contexte de mon travail, mais je suppose que la synthèse sera de rigueur. En espérant qu’on me posera les questions qui me permettront de rajouter des choses….

Il est étrange d’arriver en fin de session sans avoir la moindre note d’évaluation. Nos rapports de stage nous seront remis, corrigés, à la suite de nos présentations. les commentaires ont été excellents, il y a donc peu d’inquiétude, mais l’incertitude reste.

La recherche d’emploi est commencée, comme celle de mes camarades de classe dont certaines se sont déjà démarquées avec l’obtention d’un poste ou d’un contrat. Je savais très bien que de faire mon stage en archivistique et mon projet de fin d’études entraverait le développement de mon réseau de contact au Québec; cependant, l’expérience ayant été à ce point agréable et enrichissante, je considère ce choix justifiable.

Je complèterai dans les prochains jours les sections de ce site que j’ai, je dois l’avouer, négligées. Avec un peu de chance, elles permettront à d’autres de se diriger pour réaliser leur propre projet au Royaume-Uni. Ces section seront adaptées en un document PDF téléchargeable.

Je dois aussi mentionner la très précieuse aide que j’ai reçu de beaucoup de gens et d’organisation – une section leur sera d’ailleurs dédicacée, mais ils méritent tous une mention supplémentaire ici:

Caroline Lachance
Responsable du service de mobilité étudiante au Cégep de Trois-Rivières
Pour son soutien à la planification et aux demandes d’aide financière, son support et son enthousiasme en général

Frédéric Champoux et Sylvain Martel
Enseignants au département des Techniques de la documentation au Cégep de Trois-Rivières
Pour leur soutien à l’organisation et leur support en général

Cégep International
Pour leur contribution financière au projet

Fondation du Cégep de Trois-Rivières
Pour leur contribution financière au projet

Association Générale des Étudiants du Cégep de Trois-Rivières
Pour leur contribution financière à mon projet

Geneviève G.
Pour avoir trouvé les petits caractères que j’avais manqués, qui m’ont permis d’appliquer pour un visa

Une fin de semaine mouvementée!

Profitant de ma présence de ce côté-ci de l’Atlantique, deux de mes amies – une icelandaise et une allemande (bibliothécaire récemment diplômée) – se sont jointes à Karen et moi-même pour quelques jours. Nous avons donc entrepris une exploration plus poussée des attractions à notre portée…

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Départ vers Hay-on-Wye samedi, en une matinée ennuagée (le pire temps qu’on ait eu cette fin de semaine)

Première destination samedi: Hay-on-Wye, juste après la frontière du Pays de Galles. Son principal attrait: la multitude de librairies de seconde main!

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Booths Books, une des nombreuses librairies usagées du village

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Ses rayons

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Son sous-sol

Je fus en fait la seule à ne rien y acheter, tant par manque de fonds que par absence de livres m’intéressant assez pour justifier la dépense. Un arrêt à une crèmerie offrant de délicieux produits de lait de brebis a cependant été nécessaire…

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Le château de Hay-on-Wye, que nous avons malheureusement manqué de temps pour visiter

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Le « honesty bookshop », livres usagés dans l’enceinte du château, à payer à une boîte sans surveillance…

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Le reste de notre fin de semaine a été pleine de soleil et de ciel bleu!

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Arthur’s Stone, qui abrite possiblement le corps d’un roi ou d’une reine, réputé – vous l’aurez deviné – être le roi Arthur

Arrêt suivant: Arthur’s Stone. Réputée être la localisation du corps du roi légendaire, la sépulture a néanmoins une vue époustouflante à laquelle aucune de mes photos ne fait justice.

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Puzzlewood, le boisé qui a apparemment inspiré la forêt de Mirkwood du Seigneur des Anneaux

Dernière visite de la journée: Puzzlewood. Un boisé s’étant étendu au-dessus d’un réseau de grottes a repris le dessus suite à l’affaissement souterrain des pierres. Résultat: une vision digne de Tolkien! Tout les sentiers sont maintenus avec des matériaux naturels, rampes, escaliers, bancs… Notre visite se déroulant en fin de journée, nous avions le boisé pour nous toutes seules, ce qui a rendu l’expérience très calmante. C’est un exercice de randonnée assez demandant…

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Notre journée s’est terminée autour d’une table de restaurant, incluant des hamburgers gigantesques et du gâteau au fromage à l’orange et au chocolat belge…

 

Avebury était l’objectif principal pour dimanche. Après une visite de loin (lire: de l’autoroute, parce qu’il ne mérite pas plus) de Stonehenge et plusieurs heures de voiture, nous sommes arrivées a un petit village construit à travers un cercle de pierres. Leur origine est aussi nébuleuse que celle de Stonehenge, mais on peut approcher et toucher celles-ci, et gratuitement. Un sentier de pierre parcourt l’espace où se trouvent les pierres, donnant une vue très intéressante de la campagne.

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Les pierres sont alignées, et des bornes remplacent celles qui ont disparu

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Vue digne d’une carte postale!

Deuxième et dernier arrêt: le Cheval Blanc d’Uffington. À travers la campagne anglaise, plusieurs formations de roche blanche sont visibles sur les collines, en forme d’un grand cheval à plat sur le sol. Leur origine est incertaine: ils datent soit de plusieurs milliers d’années ou du 17e siècle, époque à laquelle la première mention de ces chevaux apparaît.

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Celui d’Uffington est malheureusement mal positionné pour être photographié du sol, mais il est possible de l’approcher sur le plateau où il se trouve. L’accès est restreint, afin d’enrayer l’érosion qu’il subissait suite au piétinement des visiteurs. La vue, par contre, était imprenable. Il y avait évidemment beaucoup de vent, mais il était moins froid que ce à quoi nous nous attendions.

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La journée de dimanche a probablement été passée au quart en voiture, et c’est avec un soulagement heureux que nous sommes rentrées. Mes amies sont reparties lundi, à mon grand regret, mais ce fut une fin de semaine mémorable.

Bzzz!

Encore 2 semaines et je serai de retour au Québec! J’aurai manqué quelques bordées de neige et une élection (à laquelle j’ai quand même voté, par la poste), mais ç’aura été un séjour très instructif et enrichissant!

Premièrement, j’ai aussi contribué au blogue des archives du Gloucestershire sur mon expérience, en anglais.

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Ce mardi, Karen et moi avons aussi fait un périple jusqu’à Worcester, dans le Worcestershire (oui oui, comme la sauce, qui ne se prononce probablement pas comme vous le croyez), pour qu’elle y fasse une présentation sur le traitement et la conservation des documents numériques. La majorité des solutions à cette problématique sont développées par les services d’archives, sans qu’il y ait encore de consensus sur les procédures, techniques et standards. Les archives du Gloucestershire traitent les documents numériques pratiquement de la même manière qu’ils le font pour des documents physiques: réception, traitement, conservation, diffusion. Le numérique est une différence de support et de forme, et non pas un nouvel élément ésotérique dans la gestion documentaire. Une présentation très intéressante!

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Elle avait d’ailleurs lieu à The Hive (« la Ruche »), la bibliothèque de Worcester. Commissionnée par le Conseil de comté du Worcestershire et l’Université de Worcester, elle a bénéficié de financement très intéressant. Abritant un service d’archives et un département d’anthropologie, elle a été inaugurée en 2012.

 

 

 

 

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Le comptoir de circulation, avec sur la droite des postes libre-service

 

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Des panneaux relatant l’histoire de la ville et de la région, accompagnés d’un commentaire audio ciblé sous des haut-parleurs spéciaux

 

 

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Le comptoir de service du centre d’archives

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L’escalier central, s’interrompant à trois paliers

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Le pavillon central

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Le chemin menant à la Ruche, en bois

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Éclairage naturel!

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Richard III – troisième et dernière partie

(Un certain retard dans la publication de ce billet pour cause maladie)

Les quatre dernières présentations du festival ont eu lieu vendredi et samedi dernier, à mon grand regret.

Robert Woosnam-Savage, curateur

Robert Woosnam-Savage, curateur

Robert Woosnam-Savage, curateur des European Edged Weapons aux Royal Armouries, a présenté vendredi un long exposé sur l’analyse des restes découverts à Leicester. Coeurs sensibles s’abstenir: la pièce de résistance était la description des marques de blessures observées sur les os, et leur signification pour un corps humain recouvert de muscle. Avec des termes rassurants comme blessure « en Étoile de la mort » (Death Star wound) et « qui pendouille » (flappy wound; indice: c’était localisé sur sa tête), qui n’étaient pourtant pas les éléments les plus marquants, ce fut une présentation… haute en couleurs.

RIII-philstoneSamedi matin, le président de la Richard III Society, Dr Phil Stone, nous a entretenu plus en détail sur la vie du monarque, en plus d’expliquer les objectifs de l’organisation qui s’avère être internationale. Il aura largement participé à l’avancement des fonds qu’auront nécessité les procédures de fouille pour retrouver la tombe de Richard.

La présentatrice suivante était celle sans qui cette découverte n’aurait peut-être pas vu le jour: Philippa Langley. Scénariste, elle a commencé à s’intéresser au duc de Gloucester pour son caractère controversé. Ses recherches se sont orientées vers la réalité, plutôt que sa réputation filtrée à travers pièce de théâtre et propagande de vainqueurs. L’idée de retrouver sa tombe, perdue à travers les siècles, s’est rapidement faite une place dans sa vie.

De par la recommandation d’un contact, elle fut amenée à visiter un stationnement à Leicester, qui arborait les restes d’un mur datant du 15e siècle. L’espoir de retrouver l’église franciscaine dans laquelle Richard était réputé rester la menait, mais le mur s’avéra peu révélateur. Au moment de repartir, déçue, elle fut attirée vers le stationnement de l’autre côté de la rue, celui du bâtiment des services sociaux. Un sentiment très étrange, au moment de se tenir près du mur ouest, qu’elle rejetterait à son retour et contre le conseil de ses amis. Une seconde visite, quelques mois plus tard, l’amena à retenter l’expérience. Même sentiment au même endroit: elle avait l’impression de se tenir au-dessus de la tombe de Richard. C’est lors de cette visite qu’elle remarqua le hasard d’un « R » inscrit sur l’asphalte, pour indiquer un espace réservé. Probablement une coïncidence, mais qui renforça sa volonté de trouver la réponse.

Philippa Langley sur le site de fouille

Philippa Langley sur le site de fouille

S’ensuivirent plusieurs années de recherche à travers de nombreux documents de l’époque où l’église se tenait encore, et dont les résultats finirent par être corroborés par ceux d’autres chercheurs: la localisation de l’espace occupé par l’église fut établie en consensus, et le stationnement des services sociaux se trouvait, comme par hasard, sur ce terrain. Les fouilles nécessitaient 35 000£ pour aller de l’avant, ce à quoi les informations décevantes reçues d’un radar pénétrant firent obstacles. Avec l’aide de la Richard III Society, de l’Université de Leicester et d’Annette Carson, auteure et historienne éminente, les fonds furent toutefois amassés à temps, et en surplus.

La fouille débuta le 25 août 2012, date anniversaire de l’enterrement de Richard, quelques jours après son décès à la bataille de Bosworth. Au premier jour, les os inférieurs de jambes furent découverts. Les fouilles continuèrent, et d’autres tombes furent découvertes. Les fonds nécessaires à l’exhumation de corps humains, prévus au budget, ne couvraient pas tous les restes. Bien que les corps découverts plus loin lui soit préférés, celui découvert le premier jour de la fouille attirait davantage l’attention de Philippa Langley, qui pu couvrir les frais grâce aux surplus amassés initialement pour le projet.

Il se révéla être Richard III, roi d’Angleterre, à l’endroit même où elle avait eu le sentiment de marcher au-dessus de son tombeau.

Les chances de trouver le monarque étaient d’une fraction de pourcentage. Mme Langley a exprimé très tôt dans sa présentation l’importance que son intuition avait eu dans l’avancement du projet, de par sa volonté d’en savoir le fonds: je me rappelle clairement avoir pensé qu’elle était confiante pour raconter publiquement qu’un sentiment avait mené ses recherches, considérant le domaine conservateur dans lequel elle évoluait. Mais elle avait raison. Sa passion pour le sujet était très visiblement rationnelle, et sa motivation respectueuse: ses recherches avaient toujours eu pour but une nouvelle inhumation, dans le respect qu’elle jugeait était dû à Richard. Cette dernière partie nécessitera une certaine attente, puisque la localisation de cet enterrement est encore sujet de litige légal.

 

Annette Carson, auteure

Annette Carson fur la dernière présentatrice. Écrivaine avec un intérêt de longue date pour le monarque, elle est l’auteure de « Richard III: The Maligned King ». Son exposé portait sur l’examination des sources et des documents ayant forgé la réputation du duc de Gloucester. Son mot d’introduction: « Ne croyez personne sur parole. Pas même moi. Examinez les sources vous-même, et tirez vos conclusions. » Son livre présente d’ailleurs une liste des documents consultés et le localisation, physique ou en ligne.

Considérant le débat présent en court sur qui décidera du sort des os de Richard, la date de l’inhumation reste encore inconnue. J’avais espéré que mon séjour en Angleterre coïncide avec celle-ci, mais l’estimation qui la plaçait en mai serait déjà trop tard. J’aurai au moins eu la chance d’assister à tous ces événements, qui auront été terriblement fascinant et instructifs. Je vivrai le reste à distance…

Richard III, deuxième partie

 

Vendredi dernier, Karen et moi avons assisté à une présentation de Chris Skidmore, politicien et historien ayant déjà publié quelques ouvrages sur les Tudors, Élizabeth I, et très prochainement sur Richard III. Très éloquent, il nous a exposé comment le duc de Gloucester n’avait fort probablement pas visé la couronne avant qu’il n’aie plus vraiment le choix de l’accepter, et comment son entourage a fortement contribué à son accession au trône. Une excellente présentation, qui s’est déroulée dans l’église dominicaine (Blackfriars) de Gloucester.

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Une des deux chartes de Gloucester, 1483

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Détail de l’enluminure

Deux présentations avaient lieu le samedi. La première portait sur la logistique de faire un test d’ADN conclusif à partir des restes retrouvés à Leicester. La paternité étant moins assurée que la maternité, le Dr John Ashdown-Hill (historien, et non pas scientifique au sens biologique du terme) a donc orienté ses recherches vers l’ADN mitochondrial, qui se transmet à travers les lignées féminines. La mère le transmet à tous ses enfants, mais seules ses filles le transmettront à leur propre descendance. Il s’agissait donc de trouver une lignée féminine ininterrompue jusqu’à aujourd’hui. Après environ une année de recherche, à suivre des généalogies sans succès, Joy Ibsen, résidente de l’Ontario, fut identifiée comme descendante de la soeur de Richard III, en 2004. Il n’y avait encore rien à comparer: les os du monarque étaient encore sous la stationnement à Leicester. Elle sera décédée sans avoir su la conclusion des recherches, en 2008. Quatre ans plus tard, son fils Michael est contacté par le Dr Ashdown-Hill, et soumet lui aussi un échantillon d’ADN mitochondrial, hérité de sa mère mais qu’il n’aura pas transmis à ses enfants. La comparaison est faite, et elle concorde.

Des recherches afin de trouver une lignée mâle survivante – aucun des trois frères, Richard III, Georges duc de Clarence ni Édouard IV n’ont laissé de progéniture – partant d’ancêtres de la famille Lancaster sont en cours, avec l’espoir de solidifier encore davantage l’identification des restes retrouvés, bien que celle-ci ne soit plus mise en doute. Son génome sera aussi décortiqué afin de mieux connaître et comprendre sa biologie. Ce sera la première instance d’un individu d’une époque aussi reculée à recevoir ce traitement.

Le second exposé a été présenté par Mathew Morris, archéologue qui fut en charge du site de fouille en août 2012. Le récit était fascinant: après avoir localisé l’église franciscaine (Greyfriars) dans laquelle Richard devait être enterré, ils ont creusés trois tranchées avec plus d’espoir de mieux comprendre la géographie du bâtiment que de trouver le roi. La première tranchée a révélé des ossements humains: selon leurs estimations, la localisation ne concordait toutefois pas à celle assumée pour le corps du monarque, et le fouille continua. Après avoir terminée la troisième, l’esquisse de l’église se dessina plus précisément: les ossements découverts au début étaient bien dans la chorale, là où on espérait y retrouver Richard.

Le squelette délicatement nettoyé, il révéla une courbature très prononcée de la colonne vertébrale, correspondant à la scoliose soulignée du duc de Gloucester. Des marques de blessures sur les os ont aussi été relevées, concordant avec les récits de sa dernière bataille. La datation au carbone permis aussi de situer historiquement la vie et la mort de l’individu, toujours en accord avec celles de Richard.

Lien vers un article de The Guardian, montrant le squelette dans sa tombe ouverte (avis aux coeurs sensibles)

Une analyse de sol révéla qu’il s’en était fallu de peu pour que la découverte ne soit pas faite plus tôt. Ses pieds sont manquants, probablement dû à des excavations à l’époque victorienne: les métatarses auront été confondues avec des débris. D’autres travaux auront frôlé ses genoux à quelques centimètres près, et il est possible qu’un projet ait été modifié au moment où l’arrière de son crâne aura été aperçu par des constructeurs.

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Il y avait maintenant du matériel génétique à explorer, et un visage à reconstruire. Les techniques de laboratoires judiciaires permettent de créer une modélisation 3D d’un visage très précise à partir d’un crâne. À un certain point durant l’exercice, la ressemblance avec les quelques portraits contemporains était telle qu’un doute commença à planer sur l’objectivité du processus, et tout fut revérifié. Mais non: le visage est bel et bien conforme à l’image qui nous a été transmise de l’époque.

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Il reste deux jours à mon stage, qui sera suivi de trois semaines de projet de fin d’études, ou projet synthèse. Ces jours-ci, je passe mes journées dans le magasin #4, à fouiller à travers les copies de documents à élaguer. Je ne terminerai malheureusement pas cette tâche, vu son ampleur: beaucoup nécessiteront des vérifications extensives avant d’être éliminées, et environ une centaine sur plus de 2 000 n’aura été révisée. Le travail aura quand même été amorcé pour ceux qui reprendront le flambeau (figuratif) après moi…

Richard III, première partie

Portrait au 16e siècle – Wikimedia

Mes collègues et enseignants auront déjà entendu mes espoirs – tristement vains – d’assister aux funérailles de Richard III d’Angleterre, dernier roi de la dynastie Plantagenêt, dont les restes ont été découverts en août 2012. Suite à sa mort à la bataille de Bosworth – il fut aussi le dernier roi d’Angleterre à mourir au combat – sa réputation, déjà remise en question en raison de son accession au trône et à la disparition non-résolue de ses deux neveux, fut salie davantage par les Tudors. William Shakespeare solidifia la calomnie en une pièce qui le décrit comme un monstre, tant physiquement qu’émotionnellement.

Certains ont pourtant décidé de chercher la vérité derrière le mythe de Richard, duc de Gloucester, et travaillent durement à restaurer sa réputation. C’est grâce à la collaboration entre la Richard III Society et l’Université de Leicester qu’une excavation archéologique, sous un stationnement automobile, a permis de retrouver la tombe du roi déchu. Couvert à l’ère moderne, cette localisation fut celle de l’église franciscaine de Leicester, où Richard avait été enseveli. En raison de la manière de sa chute et de sa réputation, la tombe aura été oubliée suite à la démolition de l’église.

Les os ont été identifiés de plusieurs manières. Réputé bossu – il souffrait d’un scoliose depuis son adolescence – son squelette portait nécessairement des marqueurs de cette condition. Les blessures reçues à son combat final furent décrites en détail, ce qui apporta un certain poids supplémentaire à l’identification. Une analyse de sol et une autre, dentaire, soutenu la théorie. Le test qui confirma, « hors de tout doute raisonnable », les os comme ceux de Richard III fut la comparaison d’ADN mitochondrial – soit celui passé à travers les lignées féminines. Une descendante avait été localisée en 2004, au Canada, et la comparaison de ce génome à celui des restes présumés confirma la vraisemblance logique de l’identité du défunt.

La tombe dans laquelle il fut retrouvé n’était évidemment pas digne d’un roi d’Angleterre, peu importe la qualité de sa réputation. Des funérailles auront donc lieu en mai, fort probablement à la cathédrale de Leicester, avec tous les honneurs dûs à un souverain. La Plantagenet Alliance milite pour qu’elles aient lieu à York, Richard ayant été le dernier roi yorkiste, mais les chances restent du côté de la ville des Midlands de l’ouest.

TOUT ÇA POUR DIRE, QUE:

Richard III fut duc de Gloucester, et donc évidemment favorable à la ville. Le conseil du compté, en collaboration avec  ses composantes et le conseil municipal, a donc organisé un festival ayant pour thème le souverain, dont une exposition au City Museum de Gloucester qui fut inaugurée le 18 mars dernier.

Parmi les objets exposés, la reconstruction de son visage à l’aide des dimensions et particularités de son crâne.

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Décédé à l’âge de 33 ans

La reproduction est exposée dans présentoir de verre, et disposée à la hauteur qui a été estimée à partir de son squelette. Il n’était pas mentionné dans l’exposition si cette hauteur prenait en compte sa scoliose, qui l’aurait nécessairement courbé.

 

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L’épée présentée à la ville de Gloucester, dont la rumeur veut qu’elle ait été son épée personnelle

Une charte (GBR/I/1/22) a été prêtée par le service d’archives du Gloucestershire – où je fais présentement mon stage. Des panneaux, dont la numérotations permet de suivre le cours de sa vie, sont exposés tout autour de la pièce. Une projection vidéo raconte le processus de reconstruction faciale du monarque.

Comme vous avez pu le deviner, j’y étais. Par contre, en raison de la foule lors de l’inauguration et des présentoirs de verre qui laissent voir les visiteurs de l’autre côté, il était plutôt malaisé de prendre des photos. Une seconde visite sera nécessaire de toute façon, pour mieux apprécier l’exposition. Vous aurez donc droit à davantage d’information et de photos plus tard 🙂

Cet évènement était le premier du festival. Mon amie Karen – archiviste qui m’a introduite à ce domaine, avec qui je travaille pendant ce séjour, et dont la compagnie se révèle toujours être une mine d’or d’information historique – et moi-même avons des billets pour pratiquement tous les autres, d’auteurs et d’experts en histoire, en génétique, en archéologie et en armes pour partager avec le public le travail qui les a menés jusqu’à Richard. L’exposition se termine le 30 mars, et est unique au pays.

 

Vivre

Il est absolument impossible d’ignorer les petites différences rencontrées quotidiennement. L’abondance de restrictions au passage – clôtures de tout genre, béton, haies – guide et légifère sur les déplacements. Des bornes et des sinuosités ont été implantées volontairement dans les rues pour ralentir la circulation, avec un effet mitigé. La viande est vendue en paquets standards: la variation n’est décidément pas au goût des consommateurs. Les poireaux sont terriblement petits, de même que les pommes; je n’ai pas encore réussi à trouver de bloc de mozzarella, mais les cheddars de tout genre abondent. Le contenu des Oeufs Fondants de Cadbury n’est pas cristallisé en sucre ou pas fondant du tout. Deux matins de suite que la brume nous accueille au sortir de la maison, et qu’elle ne se lève que tard dans la journée.

J’ai trouvé de la crème glacée Ben&Jerry’s à 1,25£ (2,31$). La vie est sucrée, et elle est belle.

Des bannières sont familières. Starbucks, qui a été ma première recherche pour tenir parole envers un collègue de classe et ami; Burger King, HMV (qui est d’origine britannique de toute façon), Lush, Subway, H&M. Celles que je m’attends à voir ici, aussi: Caffè Nero, des boutiques Cadbury, Tesco et Sainsbury’s, WHSmith (à qui appartient la chaîne de librairies Chapter, et pour qui l’ISBN fut créé), Asda (qui appartient à Walmart, ce que trahit la marque George qu’il tient), Mark&Spencers, et même les nombreuses chaînes de « magasins à 1£ » (Poundland, 99p, etc.).

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Il n’y a pas eu de neige cet « hiver », ce qui rend ce « printemps » très similaire au mois de mai au Québec. Je sais, je sais, vous êtes encore aux prises avec la neige et le froid, mais je dépense une fortune à être ici. Il y a des bons et des mauvais côtés à tout. Mon manteau de printemps a été rangé pour un coton ouaté et un foulard porté en châle. Je suis encore un peu en deuil de ne pas avoir pu partager avec eux la tire d’érable, mais les matchs olympiques pour les médailles d’or et d’argent des équipes masculines au hockey ont été religieusement écouté avec des crêpes et du sirop.

Prochaine dégustation: pouding chômeur!

Jonquille

Je loue en ce moment une (petite) chambre dans la maison d’une famille de trois et demi – les parents, un garçon de onze ans qui partage mon enthousiasme pour l’universe Marvel et Doctor Who, un chat un peu grincheux et un labrador de trois mois. Mon loyer est de 70£ par semaine (environ 130$), ce qui parait énorme, mais inclut tous les frais connexes: électricité, eau, internet, télévision. Toute résidence doit payer une license de télévision si elle en possède une, et un compteur d’eau résulte aussi en une facture. Ma chambre est meublée – même si un bureau me manque cruellement – et on m’a fourni serviettes et literie. J’ai l’usage d’une laveuse, sécheuse, de tous les instruments de cuisine et du lave-vaisselle.

La maison est située à deux minutes d’un arrêt d’autobus qui me mène en ville en 15 minutes, qui est aussi la fréquence à laquelle il passe normalement. Une passe de quatre semaines coûte 46£ (85$), ce qui est un peu plus dispendieux qu’un titre de transport mensuel à Montréal, mais qui ne dépend pas du calendrier: mon « billet » expire 4 semaines après l’avoir acheté, même s’il me transporte sur deux mois différents.

Bon côté qu’il aurait été difficile de prévoir, et tout au mieux d’espérer: la gentillesse et l’accueil des gens qui me logent. Si quelqu’un prépare du thé, on m’en offre automatiquement, un beignet aussi si l’occasion se présente. J’ai reçu hier un oeuf en chocolat en contenant deux plus petits, Fondants ceux-là. De belles discussions sur un peu tout, tant sur des comparaisons culturelles que sur nos vies respectives. Une excellent coincidence qui embellit l’expérience.

Pour mon stage, après ma petite frousse, tout se déroule de façon excellente. Le fonds du Women’s Institute de Bourton-on-the-Water est complété: un reçu accompagné d’une lettre a été envoyé aux dépositaires, les documents ont été rangés dans des boîtes et leur localisation a été entrée dans le catalogue. Au total, 6 boites de format A4, ornées d’étiquettes qui portent l’ADN de ma salive. Oui, l’idée d’apposer ma salive sur quoique ce soit qui ait trait aux archives m’a marquée.

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Les étiquettes complètement blanches, D7851. Les numéros à part (ex.: 46959) représentent le numéro de boîte unique pour la localisation.

La semaine prochaine, je commencerai à fouiller physiquement dans la collection de photocopies et photographies, après avoir passé les deux dernières journées à tenter de repérer les doublons dans cette liste. Je ne pourrai malheureusement pas y passer le reste de mon stage – j’ai atteint un peu plus de 600 entrées de vérifiées dans le catalogue, et un peu plus de 200 pour les doublons… sur plus de 2 100 documents. Ce sera ça de fait: peut-être que je reviendrai un jour pour terminer le travail, si personne d’autre n’a le temps de le faire d’ici là…

Bref! Malgré les doutes qui viennent avec tout projet de cette envergure, je suis fichtrement contente de m’y être rendue, et terriblement reconnaissante à tous ceux et toutes celles qui m’ont aidée. Encore 5 semaines!

Une troisième semaine amorcée

Le temps passe étonnamment vite. Un peu trop, peut-être?

Complété plus tôt cette semaine, le catalogage du fonds du Women’s Institute de Bourton-on-the-Water. Ce qui m’a fait réaliser deux choses:

  1. Nous n’avons décrit que des fonds dans nos cours, jamais de pièces.
  2. Ce n’était pourtant pas la première fois que je cataloguais un fonds, parce c’est ce qu’on m’avait fait faire lors d’une précédente visite dans cet établissement, en été 2012, avant même que j’aie eu suivi un cours d’archivistique.

Stress supplémentaire, puisque j’ai maintenant la théorie en main, et que je suis supposée savoir comment faire. Je crois que j’étais probablement la seule à réellement m’en inquiéter: si quelqu’un a douté de moi, chapeau, excellent talent d’acteur. Au final, les interrogations qui m’ont terrifiée se sont révélées anodines et les réponses que j’ai obtenues, au moment où j’ai eu le courage de poser mes questions – après m’être débattue avec elles pendant une heure ou deux – ont été plus simples et plus conformes à ma compréhension que je l’avais espéré.

Leçon: faites-vous confiance et posez vos questions. Mieux vaut avoir l’air un peu idiot pendant quelques instants et prouver que vous voulez faire les choses correctement que de ne rien dire et appréhender la critique.

Après avoir complété le catalogage, je l’ai soumis pour révision à l’une des archivistes. Résultat: deux scrapbooks que j’avais décrits séparément ont été consolidés en une notice, et les autres changements avaient davantage trait aux politiques locales de vocabulaire et de syntaxe qu’à la description comme telle. Fiou.

Le fonds – Bourton-on-the-Water Women’s Institute – était le premier à être catalogué et organisé selon un schéma de classification standardisé pour les branches de cette organisation. Les Women’s Institutes ont pris naissance en Ontario, en 1915, et se sont répandus au Royaume-Uni. Celui de Bourton-on-the-Water a été fondé en 1921, et les documents déposés au Service d’archives du Gloucestershire couvrent de 1925 à 2012. Parmi ceux-ci, les minutes de réunions, les programmes annuels, des scrapbooks de souvenirs, les états financiers et livres de comptes, de nombreuses photos et une collection de cartes de voeux pour les 50e, 60e, 70e, 75e et 80e anniversaires de l’organisation. Plusieurs autres branches, ainsi que la fédération des instituts du compté, ont aussi déposé leurs archives ici.

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Les documents ne nécessitant pas de protection ou d’enveloppe particulières ont été enrubannés de tissu portant la cote qui leur a été attribuée selon le schéma de classification. Ci-haut, à droite: D7851 – « déposé » ou « don », qui est maintenant standard, avec le numéro attribué au fonds – /5 – la série « Scrapbooks and photographs » – /4 – le numéro attribué, dans ce cas-ci, à un dossier. La description à la pièce est faite dans le cas de volumes comme les registres des minutes, comme ceux dans la boîte de la première photo ci-haut, ou d’une photographie parvenue encadrée: une enveloppe en contenant plusieurs sera décrite au dossier seulement.

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Les documents comportant des feuillets mobiles ou nécessitant une protection physique supplémentaire – comme des coupures de journaux – seront insérés dans un folio de manille, puis enrubannés. Il ne restera qu’à placer dans des boîtes d’archivage, le ranger et mettre le registre de localisation à jour. Ce sera pour demain!

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La beauté d’étagères d’archives ❤

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Souvenirs de première année… un thermohygrograph

P.S.: Je ne suis pas du tout contente des élections déclenchées bien avant qu’elles ne soient dues, et encore moins qu’elles aient lieu avant mon retour au Québec. J’ai heureusement tous les documents nécessaires pour m’inscrire en ligne, et voter à distance…

Une semaine haute en couleurs

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Un première semaine de stage de terminée et à la veille d’une seconde!

Ces cinq jours ont passé terriblement rapidement. Après une première impression de m’être tenue à peu d’activités, mon journal de bord révèle plus de diversité que je ne m’étais rendue compte.

Notre formation nous a informés très tôt des facteurs de dégradation des documents, et ces notions se sont facilement infiltrées dans notre quotidien. En bibliothèque et en centre de documentation, bien que ça reste un enjeu important, cet aspect n’est pas un des préoccupations les plus pressantes: la majorité des documents seront à élaguer avant que la lumière, la pollution ou les insectes ne les rendent inutilisables. Dans le cas d’un service d’archives, où certains documents sont vieux de plusieurs générations humaines, la préservation de leur intégrité devient primordiale.

C’est dans cette perspective que j’ai assisté mercredi dernier à une réunion des équipes de gestion et de conservation des collections. Les procédures du Centre, révisées et mises par écrit, ont été soumises pour approbation collective au personnel principalement chargé de manipuler les documents. Ce fut une excellente révision de première session! J’ai d’ailleurs pu conserver des copies des dites procédures.

J’ai d’ailleurs pu observer la création d’enveloppes cartonnées afin de d’optimiser les conditions de conservations de certains documents. Taillés sur mesure pour le ou les éléments à protéger, ces boîtiers sont composés de deux pièces de carton sans acide, assemblés par quatre minces bandes autocollantes double-face, et refermés par un simple onglet pour en favoriser la durabilité. J’aurai possiblement l’occasion d’essayer les techniques que j’ai observée d’une bénévole qui les pratiquait. Bricolage!

Le mois de février était aussi celui de l’Histoire de la communauté LGBT* au Royaume-Uni. Aux États-Unis, c’est le mois d’octobre, en englobant le Coming-Out Day (11 octobre); ici, il correspond à l’anniversaire de l’abolition de la Section 28.

Le Centre a donc monté une exposition virtuelle célébrant l’histoire du comté du point de vue des citoyens/nes gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres, qui sera en ligne prochainement. Une rencontre de réseautage de la communauté LGBT de Gloucester avait lieu mercredi dernier au Westgate Inn: excellente occasion de non seulement promouvoir l’exposition, mais aussi de rechercher des contributions auprès des organismes locaux, que ce soit en témoignages ou en documents d’archives. Résultat: implication dans un projet de capsule témoin à être ouverte dans 15 ans, dans l’événement de fierté gaie en juin prochain, et un intérêt marqué de la part de la section Golden Girls des Gay Girls of Gloucestershire à partager l’expérience étendue de ses membres.

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Une découverte qui m’a surprise et que j’ai beaucoup admirée: la National Police Transgender Association. Partout dans le monde, les personnes trans* sont souvent victimes d’incompréhension de la part du publics en général, mais aussi des institutions policières. Cette association, en plus de supporter les membres du corps professionnel qui sont trans*, permet aussi de favoriser un rapprochement et un compréhension mutuelle entre les policiers et cette communauté.

Demain, une rencontre avec l’une des responsable d’une des nombreuses branches du British Women’s Institute pour un nouveau dépôt de documents à l’un des nombreux fonds de l’organisation présents dans la collection du Centre. Un petit ménage sera nécessaire parmi ceux-ci, d’ailleurs… et j’y participerai!