Catégorie : stage

Bzzz!

Encore 2 semaines et je serai de retour au Québec! J’aurai manqué quelques bordées de neige et une élection (à laquelle j’ai quand même voté, par la poste), mais ç’aura été un séjour très instructif et enrichissant!

Premièrement, j’ai aussi contribué au blogue des archives du Gloucestershire sur mon expérience, en anglais.

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Ce mardi, Karen et moi avons aussi fait un périple jusqu’à Worcester, dans le Worcestershire (oui oui, comme la sauce, qui ne se prononce probablement pas comme vous le croyez), pour qu’elle y fasse une présentation sur le traitement et la conservation des documents numériques. La majorité des solutions à cette problématique sont développées par les services d’archives, sans qu’il y ait encore de consensus sur les procédures, techniques et standards. Les archives du Gloucestershire traitent les documents numériques pratiquement de la même manière qu’ils le font pour des documents physiques: réception, traitement, conservation, diffusion. Le numérique est une différence de support et de forme, et non pas un nouvel élément ésotérique dans la gestion documentaire. Une présentation très intéressante!

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Elle avait d’ailleurs lieu à The Hive (« la Ruche »), la bibliothèque de Worcester. Commissionnée par le Conseil de comté du Worcestershire et l’Université de Worcester, elle a bénéficié de financement très intéressant. Abritant un service d’archives et un département d’anthropologie, elle a été inaugurée en 2012.

 

 

 

 

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Le comptoir de circulation, avec sur la droite des postes libre-service

 

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Des panneaux relatant l’histoire de la ville et de la région, accompagnés d’un commentaire audio ciblé sous des haut-parleurs spéciaux

 

 

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Le comptoir de service du centre d’archives

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L’escalier central, s’interrompant à trois paliers

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Le pavillon central

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Le chemin menant à la Ruche, en bois

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Éclairage naturel!

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Vivre

Il est absolument impossible d’ignorer les petites différences rencontrées quotidiennement. L’abondance de restrictions au passage – clôtures de tout genre, béton, haies – guide et légifère sur les déplacements. Des bornes et des sinuosités ont été implantées volontairement dans les rues pour ralentir la circulation, avec un effet mitigé. La viande est vendue en paquets standards: la variation n’est décidément pas au goût des consommateurs. Les poireaux sont terriblement petits, de même que les pommes; je n’ai pas encore réussi à trouver de bloc de mozzarella, mais les cheddars de tout genre abondent. Le contenu des Oeufs Fondants de Cadbury n’est pas cristallisé en sucre ou pas fondant du tout. Deux matins de suite que la brume nous accueille au sortir de la maison, et qu’elle ne se lève que tard dans la journée.

J’ai trouvé de la crème glacée Ben&Jerry’s à 1,25£ (2,31$). La vie est sucrée, et elle est belle.

Des bannières sont familières. Starbucks, qui a été ma première recherche pour tenir parole envers un collègue de classe et ami; Burger King, HMV (qui est d’origine britannique de toute façon), Lush, Subway, H&M. Celles que je m’attends à voir ici, aussi: Caffè Nero, des boutiques Cadbury, Tesco et Sainsbury’s, WHSmith (à qui appartient la chaîne de librairies Chapter, et pour qui l’ISBN fut créé), Asda (qui appartient à Walmart, ce que trahit la marque George qu’il tient), Mark&Spencers, et même les nombreuses chaînes de « magasins à 1£ » (Poundland, 99p, etc.).

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Il n’y a pas eu de neige cet « hiver », ce qui rend ce « printemps » très similaire au mois de mai au Québec. Je sais, je sais, vous êtes encore aux prises avec la neige et le froid, mais je dépense une fortune à être ici. Il y a des bons et des mauvais côtés à tout. Mon manteau de printemps a été rangé pour un coton ouaté et un foulard porté en châle. Je suis encore un peu en deuil de ne pas avoir pu partager avec eux la tire d’érable, mais les matchs olympiques pour les médailles d’or et d’argent des équipes masculines au hockey ont été religieusement écouté avec des crêpes et du sirop.

Prochaine dégustation: pouding chômeur!

Jonquille

Je loue en ce moment une (petite) chambre dans la maison d’une famille de trois et demi – les parents, un garçon de onze ans qui partage mon enthousiasme pour l’universe Marvel et Doctor Who, un chat un peu grincheux et un labrador de trois mois. Mon loyer est de 70£ par semaine (environ 130$), ce qui parait énorme, mais inclut tous les frais connexes: électricité, eau, internet, télévision. Toute résidence doit payer une license de télévision si elle en possède une, et un compteur d’eau résulte aussi en une facture. Ma chambre est meublée – même si un bureau me manque cruellement – et on m’a fourni serviettes et literie. J’ai l’usage d’une laveuse, sécheuse, de tous les instruments de cuisine et du lave-vaisselle.

La maison est située à deux minutes d’un arrêt d’autobus qui me mène en ville en 15 minutes, qui est aussi la fréquence à laquelle il passe normalement. Une passe de quatre semaines coûte 46£ (85$), ce qui est un peu plus dispendieux qu’un titre de transport mensuel à Montréal, mais qui ne dépend pas du calendrier: mon « billet » expire 4 semaines après l’avoir acheté, même s’il me transporte sur deux mois différents.

Bon côté qu’il aurait été difficile de prévoir, et tout au mieux d’espérer: la gentillesse et l’accueil des gens qui me logent. Si quelqu’un prépare du thé, on m’en offre automatiquement, un beignet aussi si l’occasion se présente. J’ai reçu hier un oeuf en chocolat en contenant deux plus petits, Fondants ceux-là. De belles discussions sur un peu tout, tant sur des comparaisons culturelles que sur nos vies respectives. Une excellent coincidence qui embellit l’expérience.

Pour mon stage, après ma petite frousse, tout se déroule de façon excellente. Le fonds du Women’s Institute de Bourton-on-the-Water est complété: un reçu accompagné d’une lettre a été envoyé aux dépositaires, les documents ont été rangés dans des boîtes et leur localisation a été entrée dans le catalogue. Au total, 6 boites de format A4, ornées d’étiquettes qui portent l’ADN de ma salive. Oui, l’idée d’apposer ma salive sur quoique ce soit qui ait trait aux archives m’a marquée.

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Les étiquettes complètement blanches, D7851. Les numéros à part (ex.: 46959) représentent le numéro de boîte unique pour la localisation.

La semaine prochaine, je commencerai à fouiller physiquement dans la collection de photocopies et photographies, après avoir passé les deux dernières journées à tenter de repérer les doublons dans cette liste. Je ne pourrai malheureusement pas y passer le reste de mon stage – j’ai atteint un peu plus de 600 entrées de vérifiées dans le catalogue, et un peu plus de 200 pour les doublons… sur plus de 2 100 documents. Ce sera ça de fait: peut-être que je reviendrai un jour pour terminer le travail, si personne d’autre n’a le temps de le faire d’ici là…

Bref! Malgré les doutes qui viennent avec tout projet de cette envergure, je suis fichtrement contente de m’y être rendue, et terriblement reconnaissante à tous ceux et toutes celles qui m’ont aidée. Encore 5 semaines!

Une troisième semaine amorcée

Le temps passe étonnamment vite. Un peu trop, peut-être?

Complété plus tôt cette semaine, le catalogage du fonds du Women’s Institute de Bourton-on-the-Water. Ce qui m’a fait réaliser deux choses:

  1. Nous n’avons décrit que des fonds dans nos cours, jamais de pièces.
  2. Ce n’était pourtant pas la première fois que je cataloguais un fonds, parce c’est ce qu’on m’avait fait faire lors d’une précédente visite dans cet établissement, en été 2012, avant même que j’aie eu suivi un cours d’archivistique.

Stress supplémentaire, puisque j’ai maintenant la théorie en main, et que je suis supposée savoir comment faire. Je crois que j’étais probablement la seule à réellement m’en inquiéter: si quelqu’un a douté de moi, chapeau, excellent talent d’acteur. Au final, les interrogations qui m’ont terrifiée se sont révélées anodines et les réponses que j’ai obtenues, au moment où j’ai eu le courage de poser mes questions – après m’être débattue avec elles pendant une heure ou deux – ont été plus simples et plus conformes à ma compréhension que je l’avais espéré.

Leçon: faites-vous confiance et posez vos questions. Mieux vaut avoir l’air un peu idiot pendant quelques instants et prouver que vous voulez faire les choses correctement que de ne rien dire et appréhender la critique.

Après avoir complété le catalogage, je l’ai soumis pour révision à l’une des archivistes. Résultat: deux scrapbooks que j’avais décrits séparément ont été consolidés en une notice, et les autres changements avaient davantage trait aux politiques locales de vocabulaire et de syntaxe qu’à la description comme telle. Fiou.

Le fonds – Bourton-on-the-Water Women’s Institute – était le premier à être catalogué et organisé selon un schéma de classification standardisé pour les branches de cette organisation. Les Women’s Institutes ont pris naissance en Ontario, en 1915, et se sont répandus au Royaume-Uni. Celui de Bourton-on-the-Water a été fondé en 1921, et les documents déposés au Service d’archives du Gloucestershire couvrent de 1925 à 2012. Parmi ceux-ci, les minutes de réunions, les programmes annuels, des scrapbooks de souvenirs, les états financiers et livres de comptes, de nombreuses photos et une collection de cartes de voeux pour les 50e, 60e, 70e, 75e et 80e anniversaires de l’organisation. Plusieurs autres branches, ainsi que la fédération des instituts du compté, ont aussi déposé leurs archives ici.

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Les documents ne nécessitant pas de protection ou d’enveloppe particulières ont été enrubannés de tissu portant la cote qui leur a été attribuée selon le schéma de classification. Ci-haut, à droite: D7851 – « déposé » ou « don », qui est maintenant standard, avec le numéro attribué au fonds – /5 – la série « Scrapbooks and photographs » – /4 – le numéro attribué, dans ce cas-ci, à un dossier. La description à la pièce est faite dans le cas de volumes comme les registres des minutes, comme ceux dans la boîte de la première photo ci-haut, ou d’une photographie parvenue encadrée: une enveloppe en contenant plusieurs sera décrite au dossier seulement.

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Les documents comportant des feuillets mobiles ou nécessitant une protection physique supplémentaire – comme des coupures de journaux – seront insérés dans un folio de manille, puis enrubannés. Il ne restera qu’à placer dans des boîtes d’archivage, le ranger et mettre le registre de localisation à jour. Ce sera pour demain!

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La beauté d’étagères d’archives ❤

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Souvenirs de première année… un thermohygrograph

P.S.: Je ne suis pas du tout contente des élections déclenchées bien avant qu’elles ne soient dues, et encore moins qu’elles aient lieu avant mon retour au Québec. J’ai heureusement tous les documents nécessaires pour m’inscrire en ligne, et voter à distance…

Une semaine haute en couleurs

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Un première semaine de stage de terminée et à la veille d’une seconde!

Ces cinq jours ont passé terriblement rapidement. Après une première impression de m’être tenue à peu d’activités, mon journal de bord révèle plus de diversité que je ne m’étais rendue compte.

Notre formation nous a informés très tôt des facteurs de dégradation des documents, et ces notions se sont facilement infiltrées dans notre quotidien. En bibliothèque et en centre de documentation, bien que ça reste un enjeu important, cet aspect n’est pas un des préoccupations les plus pressantes: la majorité des documents seront à élaguer avant que la lumière, la pollution ou les insectes ne les rendent inutilisables. Dans le cas d’un service d’archives, où certains documents sont vieux de plusieurs générations humaines, la préservation de leur intégrité devient primordiale.

C’est dans cette perspective que j’ai assisté mercredi dernier à une réunion des équipes de gestion et de conservation des collections. Les procédures du Centre, révisées et mises par écrit, ont été soumises pour approbation collective au personnel principalement chargé de manipuler les documents. Ce fut une excellente révision de première session! J’ai d’ailleurs pu conserver des copies des dites procédures.

J’ai d’ailleurs pu observer la création d’enveloppes cartonnées afin de d’optimiser les conditions de conservations de certains documents. Taillés sur mesure pour le ou les éléments à protéger, ces boîtiers sont composés de deux pièces de carton sans acide, assemblés par quatre minces bandes autocollantes double-face, et refermés par un simple onglet pour en favoriser la durabilité. J’aurai possiblement l’occasion d’essayer les techniques que j’ai observée d’une bénévole qui les pratiquait. Bricolage!

Le mois de février était aussi celui de l’Histoire de la communauté LGBT* au Royaume-Uni. Aux États-Unis, c’est le mois d’octobre, en englobant le Coming-Out Day (11 octobre); ici, il correspond à l’anniversaire de l’abolition de la Section 28.

Le Centre a donc monté une exposition virtuelle célébrant l’histoire du comté du point de vue des citoyens/nes gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres, qui sera en ligne prochainement. Une rencontre de réseautage de la communauté LGBT de Gloucester avait lieu mercredi dernier au Westgate Inn: excellente occasion de non seulement promouvoir l’exposition, mais aussi de rechercher des contributions auprès des organismes locaux, que ce soit en témoignages ou en documents d’archives. Résultat: implication dans un projet de capsule témoin à être ouverte dans 15 ans, dans l’événement de fierté gaie en juin prochain, et un intérêt marqué de la part de la section Golden Girls des Gay Girls of Gloucestershire à partager l’expérience étendue de ses membres.

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Une découverte qui m’a surprise et que j’ai beaucoup admirée: la National Police Transgender Association. Partout dans le monde, les personnes trans* sont souvent victimes d’incompréhension de la part du publics en général, mais aussi des institutions policières. Cette association, en plus de supporter les membres du corps professionnel qui sont trans*, permet aussi de favoriser un rapprochement et un compréhension mutuelle entre les policiers et cette communauté.

Demain, une rencontre avec l’une des responsable d’une des nombreuses branches du British Women’s Institute pour un nouveau dépôt de documents à l’un des nombreux fonds de l’organisation présents dans la collection du Centre. Un petit ménage sera nécessaire parmi ceux-ci, d’ailleurs… et j’y participerai!

Et c’est le printemps!

Pour une raison étrange, j’ai la chanson « Printemps » de Richard Petit qui joue à répétition dans ma tête – possiblement à cause de chose comme ceci:

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Deuxième journée de stage de terminée! Une tâche d’entamée, beaucoup d’autres à venir, et tout plein de projets auxquels participer entretemps!

Après une présentation (parfois re-présentation) aux membres du personnel et aux travailleurs connexes, ma première tâche assignée fut la retranscription des registres de copies et photographies dans un fichier Excel.

IMG2069(Cliquez pour ouvrir agrandir dans une nouvelle fenêtre. Cette image et la suivante publiées avec permission.)

Activité banale et peu excitante pour un premier jour? Pas totalement faux. Par contre, c’est un excellent exercice pour se pratiquer à déchiffrer l’écriture manuscrite de différentes personnes, et pour se familiariser avec les noms d’endroits et de personnes. Une combinaison de ces deux éléments a donné lieu à de nombreux mots dont j’ignore encore pour l’instant s’ils existent (une correction aura lieu lorsque la transcription sera terminée). Certains noms reviennent, écrits par différentes personnes, ce qui donne d’ailleurs parfois réponse à une interrogation précédente.

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Certains des documents originaux mentionnés datent du siècle dernier, ou le précédent: c’est ce que je m’attendrais à trouver dans des archives québécoises. Quand on trouve mention de documents datant du 11ème siècle, de concessions offertes par le roi Henri II d’Angleterre… je vais l’avouer, ça fait rêver un peu 🙂

Une fois ce registre retranscrit et corrigé, un désherbage aura lieu. Certaines de ces copies proviennent des fonds que le Centre possède; d’autres ont été brièvement entreposés entre ses murs, ou encore l’original est endommagé ou fragile: ces exemplaires secondaires seront probablement conservés. Le registre contient près de 3 000 entrées, la majeure partie de la retranscription ayant été faite par des volontaires avant moi. Ça me permet tout de même de me familiariser avec la collection.

Petite note: à part en situation formelle, le terme « fonds » (le même en anglais) n’est pratiquement pas utilisé: tout est désigné comme « collection ». Je ne me plains pas. C’est plus facile à prononcer en anglais (et je suis encore capable d’en faire la distinction).

J’ai assisté aujourd’hui à une petite présentation sur la conservation des archives numériques, sujet sur lequel je me suis aperçue que je ne connaissais pratiquement rien de son état au Québec. Le Centre utilise un logiciel d’archivage libre, SCAT, créé spécialement par un volontaire en langage PERL sur Linux. L’organisation des procédures et du stockage n’est pas encore complet, mais c’est en progrès. Avec un peu de chance, j’aurai l’occasion d’y regarder de plus près dans les prochaines semaines.

Entre temps, la ville offre de superbes attractions historiques, dont je vous entretiendrez plus tard. En attendant, la cathédrale de Gloucester, jeune de quelques 1 300 ans:

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(et son côté historique geek: certaines scènes des films de Harry Potter, du plus récent spécial de Noël de Doctor Who et des adaptations cinématographiques des pièces Richard II, Henry IV et Henry V de Shakespeare (série de quatre films sous le titre collectif « The Hollow Crown ») ont été filmées ici)