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Vivre

Il est absolument impossible d’ignorer les petites différences rencontrées quotidiennement. L’abondance de restrictions au passage – clôtures de tout genre, béton, haies – guide et légifère sur les déplacements. Des bornes et des sinuosités ont été implantées volontairement dans les rues pour ralentir la circulation, avec un effet mitigé. La viande est vendue en paquets standards: la variation n’est décidément pas au goût des consommateurs. Les poireaux sont terriblement petits, de même que les pommes; je n’ai pas encore réussi à trouver de bloc de mozzarella, mais les cheddars de tout genre abondent. Le contenu des Oeufs Fondants de Cadbury n’est pas cristallisé en sucre ou pas fondant du tout. Deux matins de suite que la brume nous accueille au sortir de la maison, et qu’elle ne se lève que tard dans la journée.

J’ai trouvé de la crème glacée Ben&Jerry’s à 1,25£ (2,31$). La vie est sucrée, et elle est belle.

Des bannières sont familières. Starbucks, qui a été ma première recherche pour tenir parole envers un collègue de classe et ami; Burger King, HMV (qui est d’origine britannique de toute façon), Lush, Subway, H&M. Celles que je m’attends à voir ici, aussi: Caffè Nero, des boutiques Cadbury, Tesco et Sainsbury’s, WHSmith (à qui appartient la chaîne de librairies Chapter, et pour qui l’ISBN fut créé), Asda (qui appartient à Walmart, ce que trahit la marque George qu’il tient), Mark&Spencers, et même les nombreuses chaînes de « magasins à 1£ » (Poundland, 99p, etc.).

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Il n’y a pas eu de neige cet « hiver », ce qui rend ce « printemps » très similaire au mois de mai au Québec. Je sais, je sais, vous êtes encore aux prises avec la neige et le froid, mais je dépense une fortune à être ici. Il y a des bons et des mauvais côtés à tout. Mon manteau de printemps a été rangé pour un coton ouaté et un foulard porté en châle. Je suis encore un peu en deuil de ne pas avoir pu partager avec eux la tire d’érable, mais les matchs olympiques pour les médailles d’or et d’argent des équipes masculines au hockey ont été religieusement écouté avec des crêpes et du sirop.

Prochaine dégustation: pouding chômeur!

Jonquille

Je loue en ce moment une (petite) chambre dans la maison d’une famille de trois et demi – les parents, un garçon de onze ans qui partage mon enthousiasme pour l’universe Marvel et Doctor Who, un chat un peu grincheux et un labrador de trois mois. Mon loyer est de 70£ par semaine (environ 130$), ce qui parait énorme, mais inclut tous les frais connexes: électricité, eau, internet, télévision. Toute résidence doit payer une license de télévision si elle en possède une, et un compteur d’eau résulte aussi en une facture. Ma chambre est meublée – même si un bureau me manque cruellement – et on m’a fourni serviettes et literie. J’ai l’usage d’une laveuse, sécheuse, de tous les instruments de cuisine et du lave-vaisselle.

La maison est située à deux minutes d’un arrêt d’autobus qui me mène en ville en 15 minutes, qui est aussi la fréquence à laquelle il passe normalement. Une passe de quatre semaines coûte 46£ (85$), ce qui est un peu plus dispendieux qu’un titre de transport mensuel à Montréal, mais qui ne dépend pas du calendrier: mon « billet » expire 4 semaines après l’avoir acheté, même s’il me transporte sur deux mois différents.

Bon côté qu’il aurait été difficile de prévoir, et tout au mieux d’espérer: la gentillesse et l’accueil des gens qui me logent. Si quelqu’un prépare du thé, on m’en offre automatiquement, un beignet aussi si l’occasion se présente. J’ai reçu hier un oeuf en chocolat en contenant deux plus petits, Fondants ceux-là. De belles discussions sur un peu tout, tant sur des comparaisons culturelles que sur nos vies respectives. Une excellent coincidence qui embellit l’expérience.

Pour mon stage, après ma petite frousse, tout se déroule de façon excellente. Le fonds du Women’s Institute de Bourton-on-the-Water est complété: un reçu accompagné d’une lettre a été envoyé aux dépositaires, les documents ont été rangés dans des boîtes et leur localisation a été entrée dans le catalogue. Au total, 6 boites de format A4, ornées d’étiquettes qui portent l’ADN de ma salive. Oui, l’idée d’apposer ma salive sur quoique ce soit qui ait trait aux archives m’a marquée.

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Les étiquettes complètement blanches, D7851. Les numéros à part (ex.: 46959) représentent le numéro de boîte unique pour la localisation.

La semaine prochaine, je commencerai à fouiller physiquement dans la collection de photocopies et photographies, après avoir passé les deux dernières journées à tenter de repérer les doublons dans cette liste. Je ne pourrai malheureusement pas y passer le reste de mon stage – j’ai atteint un peu plus de 600 entrées de vérifiées dans le catalogue, et un peu plus de 200 pour les doublons… sur plus de 2 100 documents. Ce sera ça de fait: peut-être que je reviendrai un jour pour terminer le travail, si personne d’autre n’a le temps de le faire d’ici là…

Bref! Malgré les doutes qui viennent avec tout projet de cette envergure, je suis fichtrement contente de m’y être rendue, et terriblement reconnaissante à tous ceux et toutes celles qui m’ont aidée. Encore 5 semaines!